Nous avons décidé avec
Dominique, la maman de Julien d’explorer le Pérou du Nord, histoire de sortir
un peu des sentiers battus et de connaître un Pérou plus authentique.
Nous avons passé 6 jours à
Huaraz, un peu bon gré mal gré, car il a fallu se refaire une santé pour
certains, et consulter le dentiste pour
d’autres (santé pour Julien et Lison et dentiste pour Julien et Marius).
Ce n’est pas une très jolie
ville, c’est surtout un point de chute pour les touristes qui viennent faire
des trekkings dans les montagnes.
Une fois les estomacs et les
dents guéris et notre porte-feuille vidé, nous avons pris la direction de
Vicos, un petit village de montagne, situé à 50 minutes de là.
Arrivés dans le village, nous
avons été accueillis par Julian, notre hôte pour quelques jours. Il nous a
montré le chemin pour rejoindre sa maison, et là on n’a pas trop rigolé quand
on a vu la montée qu’on allait devoir grimper avec nos gros sacs à dos et Lison
à porter, tout ça sous un soleil de plomb. Donc, on en a bavé pendant ¾ d’heures,
car ça montait, et ça montait, et on ne voyait jamais la fameuse maison de
Julian !
On a fini par arriver quand
même, essoufflés et rouges, et nous nous sommes installés dans notre petite
chaumière. Une petite maison en adobe , spécialement construite pour accueillir
des touristes, avec cheminée et eau courante (glaciale car provenant de la
source), mais sans électricité.
Ensuite, Maria, la femme de
Julian nous a préparé une petite tisane et nous avons fait un peu connaissance
avec nos hôtes et leur fille de 14 ans, Elida.
La maison de nos hôtes, avec la cuisine et sa porte en tôle |
Julian, sa femme Maria et leur fille Elida, avec Lili |
Nous avons passé 4 jours
tout là haut, à respirer l’air des montagnes, à partager un peu la vie de ces
paysans qui élèvent des moutons, des vaches, des poules et des cochons, qui
labourent la terre avec leurs deux taureaux, qui font pousser du maïs et de la
quinoa, et qui accueillent deux ou trois fois par an des touristes comme nous,
qu’ils hébergent dans une maison beaucoup moins rustique que la leur.
Marius a joué les apprentis
bergers avec les moutons et a sympathisé avec la petite fille de Julian, Iris
qui a 6 ans.
Lison a nourri les bébés
cochons, et a couru après les chatons et les poules pour essayer de les
attraper.
Marius, Elida et Iris |
Marius, apprenti Berger |
La veille de notre départ,
nous avons participé à la Pachamanca. C’est habituellement un repas réservé aux
occasions spéciales. En l’occurrence, cette fois-ci c’était en notre honneur.
Pendant que les femmes
s’occupent d’éplucher les légumes, et de préparer la viande, les hommes
préparent le foyer pour le feu.
La préparation côté hommes (ils
sont 5 avec Julien) est vite faite, ils ont donc le temps et largement, de
s’asseoir en mastiquant des feuilles de coca, tout en regardant le feu.
En revanche du côté femmes,
ça s’active plus car il y a beaucoup de patates à laver !
Puis l’heure de la cuisson
est venue… Les légumes et la viande ont été enfournés, ensuite le four de
pierres a été recouvert de branchages, de bâches en plastique, puis de terre,
le tout surmonté d’un bouquet de fleurs.
Le difficile travail des hommes : surveiller le feu... |
Puis vient l'heure d'enfourner les patates |
Et après, on sert les assiettes |
Pendant la cuisson, les deux
musiciens présents ont joué un ou deux airs de musique typique de la communauté
(flûte et tambour), puis l’heure est venue de manger. Déjeuner, assis dans
l’herbe à se casser les dents sur des morceaux de bœuf très sec, et à
s’étouffer un peu avec les patates (10 par assiette !)
Enfin c’était très sympa.
Ensuite est venu le rituel pour remercier la Pachamama (la Terre Mère), nous
nous sommes tous assis en cercle et nous avons fait des vœux, avec des feuilles
de coca dans la main, que nous avons ensuite enterrées. Bien entendu en
passant, nous avons remercié Dieu… (Quand même !!)
Et pour clore cette journée,
nous avons faits quelques pas de danse sur la musique…
Le lendemain, nous avions
prévu de partir, mais finalement nous sommes restés pour assister à la fête de
la croix de la communauté. Nous avons donc assisté à une messe donnée par un
prêtre Italien, puis nous avons pique-niqué comme toutes les familles à côté de
l’Eglise. Nous sommes partis en début d’après-midi, mais il parait qu’ensuite,
malgré la pluie battante, les gens ont allègrement dansé !
Nous avons quitté Julian et
sa famille en fin d’après-midi, pour rejoindre Huaraz, avant de reprendre la
route le lendemain pour Chavin, petit village perché à 3180 mètres d’altitude,
célèbre pour ces ruines.
Le voyage a duré 2 heures,
et malgré tous les trajets que nous avons vécus jusqu’à présent, nous avons
réussi à faire encore pire… Des nids de poule et des virages sur toute la
route, autant dire que nous étions encore une fois bien secoués !